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La revue de presse de février

Voilà un an que la vie des étudiant·e·s en France suit le rythme de la pandémie, et que certain·e·s n’ont presque pas vu leurs enseignant·e·s autrement que sur un écran. Et la situation devient de plus en plus difficile à accepter. Tour d’horizon des actualités de la santé mentale étudiante du mois de février.
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Illustration revue de presse février 2021 - 2 journaux

Des cours en ligne de plus en plus pesants

Nombre d’étudiant·e·s suivent leurs cours en ligne depuis au moins septembre 2020, et cet isolement devient un peu plus pesant chaque mois. Ainsi, plus d’un·e étudiant·e sur deux reconnaît dans un sondage du Figaro Etudiant avoir songé à arrêter ses études, et un·e sur cinq y pense très souvent. Les étudiant·e·s sont inquiet·ète·s pour leur avenir et beaucoup estiment avoir été « sacrifié·e·s » par rapport aux autres franges de la population. France Inter présente sept autres chiffres, tout aussi parlants, pour mieux comprendre les enjeux de la pandémie sur cette population.

En dehors des chiffres, les témoignages ne manquent pas non plus. On en retrouve dans Vice, avec les paroles de plusieurs étudiant·e·s qui suivent leurs cours à distance depuis leurs studios, souvent très petits, ou encore dans Le Monde, qui compile une série de témoignages d’étudiant·e·s sur leur ressenti par rapport à la crise sanitaire et leur santé mentale.

Les étudiant·e·s s’expriment aussi par le biais de lettres ouvertes, comme dans Ouest France où ils et elles demandent un retour réel aux cours en présentiel. On retrouve aussi des tribunes, comme dans Médiapart qui a publié celle d’un étudiant en détresse mais également en colère en raison du traitement infligé à sa génération au nom des mesures sanitaires. Il y évoque également la peur du « monde d’après », et le sentiment de « suffoquer ».

Plusieurs autres acteur·rice·s prennent également le parti de s’exprimer en faveur des étudiant·e·s. Ainsi, des spécialistes ont signé une tribune dans Le Monde sur le risque élevé de suicide chez les étudiant·e·s, et la nécessité de prendre en compte leur situation dans les futures prises de décision concernant les mesures sanitaires. L’inquiétude monte en effet en France quant à une potentielle vague de suicides liée à la pandémie de Covid-19, particulièrement chez les étudiant·e·s. Selon France 24, des pays comme le Japon ou les Etats-Unis voient augmenter le nombre de suicides, et la détresse dont font état nombre d’étudiant·e·s en France laisse à penser que l'hexagone pourrait à son tour être concerné.

Parmi les autres personnes qui prennent la parole sur le sujet, on retrouve également des soignant·e·s en santé mentale, à l’image de cette vidéo Brut relayée par Sud Ouest, où des psychiatres exerçant au groupe hospitalier universitaire Sainte Anne, à Paris, échangent sur la situation psychologique des étudiant·e·s en cette période de crise sanitaire, et sur les difficultés qu’ils et elles sont amené·e·s à rencontrer avec les patient·e·s. Sur Europe 1, la psychologue clinicienne Stéphany Orain-Pelissolo décrypte, elle, le trouble anxieux et explique comment le repérer et venir en aide aux étudiant·e·s qui en souffrent.

Enfin, pour expliquer en profondeur les enjeux de la santé mentale étudiante en période de crise sanitaire, Le Monde s’est intéressé à l’université d’Amiens. Dans cet établissement, 19 % des étudiant·e·s déclarent avoir eu des pensées suicidaires. Étudiant·e·s, enseignant·e·s, personnel administratif et professionnel·le·s de santé, tou·te·s s’accordent sur un point : les mesures prises par le gouvernement ces dernières semaines ne peuvent pas pallier le besoin d’un retour en présentiel.

L’image du mois de février 2021

L’action décriée du gouvernement

Si le gouvernement tente de mettre en place des mesures en faveur de la population étudiante, à l’image du « chèque psy », dispositif mis en œuvre au début du mois de février, ses décisions laissent souvent les principaux·ales intéressé·e·s sur leur faim. Le HuffPost s’est ainsi très vite interrogé sur l’efficacité de ce chèque. Aux côtés de Florian Tirana, président de Nightline France, d’une psychologue professionnelle et d’une étudiante bénéficiant du dispositif, le journal revient sur les enjeux et limites de cette mesure.

Souhaitant apporter son soutien aux étudiant·e·s en détresse et montrer l’action du gouvernement en leur faveur, la ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal a publié une vidéo sur son compte Twitter. Un message qui n’est pas bien passé auprès de la population étudiante, comme le montre La Dépêche via une compilation de réponses au tweet de la ministre. Celle-ci a également participé à un débat au Sénat, dont le compte-rendu a été publié sur Public Sénat. Les discussions ont majoritairement porté sur la situation des étudiant·e·s et les actions, jugées trop peu impactantes, du gouvernement.

Dans Ouest France, la députée Christine Cloarec reconnaît de son côté un manquement du gouvernement concernant les étudiant·e·s, dans le cadre de la gestion de la crise sanitaire. En effet, si les politiques publiques se sont concentrées sur l’emploi, avec le plan « Un jeune, une solution », l’aspect de la santé mentale étudiante, toutes années d’études confondues, commence seulement à être pris en compte.

Outre la crise sanitaire, de nombreuses revendications étudiantes

Nombre d’étudiant·e·s en médecine continuent de protester contre la réforme des études de santé, qui a pris effet en septembre. Une tribune est ainsi parue dans Le Figaro Etudiant pour demander l’augmentation du nombre de places disponibles dans toutes les universités, afin de permettre à la réorganisation de leur cursus de tenir ses promesses. Car cette nouvelle organisation pèse sur les étudiant·e·s, déjà soumis·es à un stress important, notamment durant leur internat. Ainsi, à Rennes, un étudiant en médecine a mis fin à ses jours en milieu de mois. Il s’agit du deuxième interne rennais à se suicider en moins d’un an, révèle France Bleu. Le syndicat des internes en médecine dénonce une omerta sur les conditions de travail, et les parents du jeune homme affirment que son acte est effectivement lié à ces conditions.

En parallèle, de plus en plus d’étudiant·e·s dénoncent leurs conditions de vie dans les logements universitaires du CROUS. Insalubrité, murs trop fins, et maintenant, manque d’intimité : plusieurs étudiant·e·s témoignent auprès du magazine Néon de leurs rencontres avec des employé·e·s du CROUS, entré·e·s dans leur logement sans s’annoncer.

Enfin, Twitter a, comme souvent, été le terrain de contestations et de drames. Guillaume, le jeune homme à l’initiative du #MeTooGay dénonçant les violences sexuelles dans les relations homosexuelles, a mis fin à ses jours, quelques semaines après avoir créé le hashtag. Son geste a provoqué une vive émotion, comme le montre Actu.fr et a ravivé les débats qui avaient fait suite à son témoignage accusant de viol un cadre du parti communiste français. Dans le même temps, un autre hashtag a enflammé le réseau social : #SciencesPorcs a permis à des jeunes femmes, étudiantes à Sciences Po’, de dénoncer les agressions sexuelles et viols dont elles ont été victimes, souvent par d’autres étudiants, dans le cadre de rassemblements festifs tels que les week-ends d’intégration. Un hashtag qui a fait réagir Susan Nallet, membre du groupe de travail Égalité femmes-hommes de la Conférence des grandes écoles, dans 20 Minutes.

Rédacteur·rice : Allisson Haas
Publié le 04/03/2021 à 16h13
Dernière mise à jour à 16h20