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Temps de lecture : 5 min.

« Mon soutien psy gratuit », le nouvel annuaire développé par Nightline pour les étudiant·e·s parisien·ne·s

Avec le lancement du nouvel annuaire en ligne de Nightline, on revient sur la genèse du projet et les coulisses de son développement dans cette interview croisée en compagnie de Daphne Argyrou, Coordinatrice prévention et Wissale Achargui, Chargée de recherche et développement. C’est parti ! 🤓
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Daphne Argyrou devant un ordinateur
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Daphne Argyrou, Coordinatrice prévention chez Nightline et en charge du projet de l’annuaire

L’annuaire Nightline, késako ?

Marion :  Hello Daphne, est-ce que tu pourrais nous décrire l’annuaire en quelques mots ? A quoi sert-il et qu’est-ce qu’on y trouve ?

Daphne :  L’annuaire Nightline est un outil qui recense tous les soutiens psychologiques gratuits disponibles dans l’académie de Paris, c’est-à-dire sans avance de frais. Chaque étudiant·e y trouve une cartographie des structures qui lui sont dédiées en fonction de son parcours et de son profil. Il ou elle peut ainsi faire ses choix en fonction de ses critères propres (temps de trajets, type de professionnel·le de santé visé·e , etc). Les soutiens retenus sont offerts par des professionnel·le·s de la santé mentale, spécifiquement pour les étudiant·e·s.

Cet outil sert avant tout à faciliter la visibilité des structures et leur accès spécifique à chaque étudiant·e. Le moteur de recherche que nous avons développé est personnalisé et permet à l’étudiant·e de trouver le soutien le plus adapté selon son lieu d’étude, son lieu de résidence, son statut Crous et les langues qu’il ou elle parle.

Marion :  Pourquoi c’est important de pouvoir trouver un soutien psy proche de son lieu d’étude ou de résidence ?

Daphne : On a voulu se mettre à la place de l’étudiant·e : en général, on a un emploi du temps très chargé et on est souvent soit chez soi, soit sur son campus. Consulter à l’autre bout de la ville peut parfois être décourageant et ralentir le recours à un soutien psy, même s’il est nécessaire.

La genèse d’un projet par et pour les étudiant·e·s

Marion : Tu peux nous en dire un peu plus sur la genèse du projet ?

Daphne :  Oui ! On est parti d’un constat établi dans notre service d’écoute, fin 2019. Nos étudiant·e·s bénévoles répondant aux appels avaient parfois du mal à orienter les étudiant·e·s qui contactaient le service d’écoute et souhaitaient avoir recours à un soutien psy. En fait, personne ne savait vraiment vers qui se tourner. Les bénévoles avaient accès à un classeur manuel disponible en interne et qui recensait les différentes structures à Paris mais il était très difficile de tenir à jour ces informations et nous avons souhaité mettre à jour ce recensement et le rendre disponible à tou·te·s les étudiant·e·s.

Le projet a ensuite pris forme grâce à un appel à projet du Crous de Paris et on a pu officiellement se lancer dans l’élaboration de cet annuaire en janvier 2020. C’est donc un projet qui aura duré près d’un an et demi jusqu’à son lancement début avril 2021. Je dirais que la crise du Covid-19 a montré que le besoin était grand et nous avons ainsi reçu le soutien et l’aide de la Mairie de Paris.

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Classeur utilisé par les bénévoles Nightline de la ligne d’écoute
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Classeur utilisé par les bénévoles Nightline de la ligne d’écoute

Marion : Wissale, tu es toi-même étudiante : qu’est-ce qu’un outil comme l’annuaire peut t’apporter ?


Wissale : Je trouve cela très pertinent ! L’annuaire permet de centraliser des infos qui sont souvent diffusées de manière disparate par les établissements. C’est beaucoup plus facile de prendre rendez-vous après avoir consulté l’annuaire par exemple, et aussi de savoir à quel type de soutien on peut prétendre, en fonction des partenariats mis en place par les établissements. J’aime bien aussi le côté interactif, avec la carte, ça s’adapte vraiment au quotidien de chacun·e.

Un long travail de recensement

Marion : Quelle a été votre méthodologie pour alimenter cet annuaire ?

Daphne : Le but était de faciliter au maximum la collecte de données de manière pérenne avec les établissements, afin que la mise à jour soit facile et que l’annuaire soit le plus précis possible. On a donc créé un questionnaire en ligne afin de demander à chaque établissement ses horaires d’ouverture, le type de soutien offert, le nombre de professionnel·le·s psy présent·e·s sur place, les langues parlées, etc. Chaque établissement a reçu un lien unique qui lui permet de mettre à jour à tout moment les données collectées.

Marion : Et pour collecter ces données, ça n’a pas été trop difficile ?

Wissale : La première vague d’appels a été faite par une ancienne collaboratrice, en partant d’une base de données élaborée par Daphne grâce au site de l’ONISEP qui recense toutes les écoles post-bac et leur contact. 

La principale difficulté que j’ai rencontrée, c’est que le personnel des établissements était souvent débordé et n’avait donc pas le temps de remplir notre questionnaire. Ils et elles avaient déjà été contacté·e·s dans le cadre du projet de recensement des soutiens psy par académie de soutien-etudiant.info et ne voyaient pas forcément l’utilité de rentrer davantage dans le détail. Pour les très gros établissements, il fallait remplir les informations pour chaque lieu, chaque campus, ce qui bien sûr est extrêmement chronophage. Nous avons également eu du mal à comprendre les logiques partenariales entre les établissements, et ainsi à déterminer si un·e étudiant·e de tel établissement pouvait prétendre au soutien psy d’un autre établissement partenaire.

Après plusieurs relances par téléphone et grâce à l’aide de nos partenaires, nous avons réussi à mobiliser toutes les universités de l'académie de Paris, ce qui représente plus de la moitié des étudiant·e·s francilien·ne·s à ce jour (avril 2021).

Marion : Tu as mentionné le projet soutien-etudiant.info, est-ce que tu pourrais nous expliquer justement quelle est la différence entre ce site et l’annuaire de Nightline ?

Wissale : Bonne question, on nous la pose souvent ! (rires) Fondamentalement, les deux projets sont liés, sauf que le premier recensement de soutien-etudiant.info était moins poussé car fait dans l’urgence de la crise sanitaire. Il comporte moins d’informations car nous n’étions pas rentré·e·s dans le détail. D’autre part, ce n’est pas un moteur de recherche personnalisé comme l’annuaire. Je dirais qu’au fond, soutien-etudiant.info est une esquisse de l’annuaire, qui sera un projet beaucoup plus pérenne et exact, car la mise à jour est possible directement par l’établissement qui s’engage à l’alimenter sur le long terme.

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Illustration d'un étudiant se rendant à son soutien psy
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Illustration réalisée pour le lancement de l’annuaire par Rafaëlle Fillastrelustration réalisée pour le lancement de l’annuaire par Rafaëlle Fillastre

Perspectives d’évolution pour l’annuaire

Marion : Daphne, comment est-ce que tu aimerais que cet annuaire soit utilisé et qu’il évolue dans le futur ?

Daphne : J’aimerais qu’à chaque fois qu’un·e étudiant se pose la question « J’ai envie de voir un·e psy, comment je fais ? », l’annuaire soit une ressource connue et utile. 

Sur le long terme, j’aimerais que l’annuaire soit exhaustif et toujours à jour, grâce à la participation de tous les établissements représentés.

On a aussi pour projet de développer d’autres fonctionnalités sur la page de l’annuaire, comme par exemple une sorte de boîte à outils qui permettrait d’expliquer les différents rôles des soignant·e·s pour savoir vers quel type de soutien s’orienter, ainsi qu’un petit auto-questionnaire pour s’évaluer, que nous pourrions développer avec notre nouvelle équipe de psychologues !

Marion : Supers idées ! Et est-ce que l’annuaire sera aussi disponible dans d’autres villes de France à terme ?

Daphne : Pour l’instant, l’annuaire est uniquement disponible à Paris car c’était un projet initialement financé par le Crous de Paris. Dans un deuxième temps, on aimerait inclure davantage d’établissements d’Île-de-France, puis d’autres villes étudiantes en France, en commençant par les villes où Nightline est déjà présente (Lyon, Lille, Saclay, Toulouse) car cela faciliterait la collecte de données. Cela dépendra grandement des financements que nous recevrons bien sûr.

Marion : D’accord. Et de ton côté, Wissale, comment souhaiterais-tu que le projet évolue ?

Wissale : J’aimerais plus d’exhaustivité. J’espère que les établissements continueront à jouer le jeu et à nous aider à mettre à jour les informations. D’autre part, j’aimerais rendre l’annuaire plus inclusif, en indiquant par exemple l’accessibilité des soutiens pour les personnes en situation de handicap. Et bien sûr, le développer pour d’autres villes en France !

Marion : Merci à toutes les deux pour vos réponses !

 

Pour en savoir plus sur l’annuaire, consultez notre FAQ !

 

 

Rédacteur·rice : Marion Jacquin
Publié le 13/04/2021 à 16h10
Dernière mise à jour le 28/04/2021 à 15h38