Aller au contenu principal
Temps de lecture : 4 min.

La revue de presse de juin

Ce mois de juin a été pour beaucoup d’étudiant·e·s un mois charnière, entre la fin des restrictions sanitaires et leurs impacts sur la santé mentale, recherche ou reprise de jobs étudiants et sélection en masters. Des attentes fortes autour de la santé mentale étudiante se dessinent pour la rentrée prochaine, portées par des associations dont Nightline France.
Image
journaux revue de presse juin

Une fin d’année universitaire compliquée, entre sélection en master et jobs étudiants

Sur France Info, la présidente de l’UNEF Mélanie Luce affirme que le salariat étudiant n’est pas la réponse à la précarité. Elle souligne que l’été est un temps de repos et que pourtant, 70 % des étudiant·e·s travaillent durant la période estivale et 50 % durant l’année universitaire.

L’UNEF appelle donc à prolonger les bourses en juillet et en août et à mettre en place un plan d’urgence pour augmenter les bourses et le nombre d’étudiant·e·s boursier·e·s.

Le Monde revient sur l’auto-stage, un terme introduit par une circulaire gouvernementale en février 2021. Cet auto-stage permet aux étudiant·e·s auto-entrepreneur·euse·s de s’embaucher dans leur propre entreprise (avec obligation de se rémunérer passés  2 mois). Si le dispositif est salué par l’Union des auto-entrepreneurs, il ne semble pas avoir convaincu les étudiant·e·s : à titre d’exemple, sur la vingtaine d’auto-entrepreneurs que compte l’École Polytechnique, aucun·e étudiant·e ne s’est saisi·e de ce dispositif.


Ce mois de juin a été ponctué pour certain·e·s par les sélections de masters. Sur les réseaux sociaux, des centaines d’étudiant·e·s ont évoqué la difficulté voire l’impossibilité de poursuivre leurs études en master l’année prochaine à travers le hashtag dédié #ÉtudiantsSansMaster. Dans le Figaro Étudiant, les étudiant·e·s interrogé·e·s pointent le manque de transparence sur les raisons du refus, la sélection extrêmement stricte à l’entrée de certaines filières (notamment en droit) et bien sûr, le stress provoqué par une attente parfois longue ponctuée de multiples refus, impactant la santé mentale de beaucoup.

De nouvelles études et recherches confirment l’impact désastreux de la pandémie sur la santé mentale des étudiant·e·s

Cinq médias internationaux, parmi lesquels Le Monde, ont lancé une enquête auprès des 18-25 ans. Une « forme de colère et de frustration latente s’exprime au sein de cette génération » peut-on y lire. En effet, nombreux·ses sont les jeunes à avoir changé leurs choix d’études, réévalué l’importance des relations familiales, amicales et amoureuses et pris conscience de la nécessité de prendre soin de leur santé mentale, souvent dégradée par la solitude provoquée par les restrictions sanitaires.

France 3 Pays de la Loire revient sur l’impact de la pandémie sur la santé mentale des jeunes et des étudiant·e·s à travers un reportage au CHU de Nantes. Le constat est alarmant : 45 % des jeunes seraient en souffrance psychologique ou psychiatrique et les consultations au CHU de Nantes sont en hausse constante. Une chose est sûre : les confinements successifs ont laissé et laisseront des traces sur la santé mentale des jeunes.

Une étude de la FAGE (la plus grande fédération d’associations étudiantes de France) met en avant l’augmentation du mal-être chez les étudiant·e·s en pharmacie. Une hausse des états de dépression a été constatée relate Le Monde : pour 71,7 % des étudiant·e·s en pharmacie, les études sont devenues une source de stress et près d’un·e étudiant·e sur quatre est en état de dépression modérée.


En parallèle, une équipe de chercheur·euse·s de l’Inserm vise à améliorer la détection précoce de comportements suicidaires chez les étudiant·e·s. Santé Magazine revient sur les résultats de cette équipe qui s’est appuyée sur une intelligence artificielle pour identifier des facteurs prédictifs du suicide chez les étudiant·e·s. Cette étude a mis en lumière plus de 70 critères dont 4 principaux : la présence de pensées suicidaires, d’anxiété, de symptômes de dépression et l’estime de soi.

Des attentes fortes sur l’année universitaire qui s’annonce

Au début du mois, le Sénat a voté une proposition de loi visant à créer un ticket restaurant étudiant. Cette mesure viendrait compléter l’offre des restaurants universitaires en permettant aux étudiant·e·s ne pouvant s’y déplacer facilement de bénéficier d’une aide alimentaire. Le Huffington Post partage le témoignage de 5 étudiant·e·s concernant cette mesure. 


Florian Tirana, président de Nightline France a co-rédigé et signé une tribune sur la santé mentale étudiante, appelant le gouvernement à agir d’urgence. Cette tribune dresse un bilan de l’année universitaire venant de s’écouler et souligne l’urgence d’agir : « (...) si le chèque psy a été une bouffée d'oxygène, les trois consultations renouvelables une fois et les 80 recrutements de psy en service universitaire sont insuffisants. Côté pair-aidance, l'initiative du gouvernement de recruter 20 000 étudiants tuteurs est à saluer. Seulement, il faut que ces étudiants soient formés à cette veille sanitaire, à travers notamment les premiers secours en santé mentale, et aussi qu'ils sachent redéployer l'information. Enfin, nous soutenons un renforcement massif et pérenne des moyens accordés aux services de soutien psychologique disponibles pour les étudiants. Il reste un an au gouvernement pour agir ».

Fin des restrictions et arrivée de l’été

En cette fin d’année universitaire, Slate explore la dépression d’été, moins connue et courante que la dépression d’hiver mais bel et bien existante.


Le média Tapage nous parle ce mois-ci de la FOMO (en anglais “Fear Of Missing Out”, la peur de manquer des événements sociaux). En effet, après avoir passé de nombreux mois en confinement ou en couvre-feu, la fin de la plupart des restrictions sanitaires se traduit par l’organisation d’une multitude d’événements sociaux et bien souvent une injonction à tout faire et une culpabilité de ne pas tout faire.

Rédacteur·rice : Lucile Regourd
Publié le 05/07/2021 à 16h37
Dernière mise à jour à 16h47