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La revue de presse de novembre

Parce que tout le monde n’a pas toujours le temps de se tenir informé·e sur tout ce qu’il se passe dans le champ de la santé mentale étudiante, Nightline vous propose chaque mois un récapitulatif des dernières actualités sur le sujet.

Etudiant·e·s et Covid-19 : c’est dur d’avoir 20 ans en 2020

Pour les étudiant·e·s, le mois de novembre a avant tout été marqué par le reconfinement. Cours à distance, impossibilité de voir ses proches et de se rendre dans les lieux habituels de socialisation… Cette situation a beaucoup pesé sur le moral des jeunes et certain·e·s ont choisi de se confier à la presse. Ainsi, plusieurs ont exprimé auprès de Ouest France leurs doutes sur l’avenir : crainte de ne pas trouver d’emploi, annulation de cours nécessaires à leurs projets d’avenir etc. Dans Le Monde et dans le Huffington Post, d’autres parlent de la solitude ressentie en cette période où certain·e·s ne côtoient leurs proches que virtuellement. D’autres encore ont confié au Figaro Étudiant leur lassitude et leur sentiment d’être injustement privé·e·s de vie sociale et tenu·e·s responsables de la situation. Enfin, le sujet de la difficulté à suivre ses cours à distance revient à plusieurs reprises, comme par exemple dans Le Monde Campus ou encore dans Les Echos Start.

En dehors de ces témoignages, les rédactions s’intéressent également aux chiffres, et particulièrement à ceux de l’étude Confins. Cette dernière a en effet montré que 33 % des étudiant·e·s ont eu des symptômes dépressifs pendant le premier confinement. Comme l’explique Slate, ils et elles ont été plus impacté·e·s psychologiquement que le reste des volontaires.

Et, en conséquence, les étudiant·e·s ressentent le besoin de se confier. À des psychologues universitaires, par exemple, qui sont débordé·e·s par l’afflux de demandes de consultation, comme le montre France Bleu. Ou encore à des lignes d’écoute, comme Nightline France, qui a vu de nouveau son nombre d’appels augmenter avec l’annonce du reconfinement, comme expliqué dans Le Monde Campus.

L'image du mois de novembre 2020

L’éclairage des professionnel·le·s de santé mentale

Face à ces témoignages, on a retrouvé ce mois-ci de nombreuses prises de parole de professionnel·le·s de santé mentale, à l’image du psychiatre Nicolas Franck, qui a déclaré à France TV Info que les étudiant·e·s étaient « les principales victimes collatérales » de la pandémie. Une idée confirmée par Dominique Monchablon, psychiatre également, au micro de RTL. Pour elle, les étudiant·e·s souffrent particulièrement du confinement et des ses conséquences, et les demandes de prise en charge psychologique ou psychiatrique se multiplient. C’est particulièrement le cas dans les structures dédiées à la santé et à la santé mentale étudiante, comme le SUMP de Nantes, dont le responsable Michel Blanche explique à Ouest France que les étudiant·e·s rencontrent plus de problèmes psychologiques cette année que les années précédentes. Or, on le sait, les psychologues universitaires sont débordé·e·s par le nombre d’étudiant·e·s. C’est ce dont témoignent, pour Actu.fr, le Dr. Emmanuel Weiss, médecin directeur du BAPU Luxembourg à Paris, et Nicolas Cerardi, bénévole formateur pour Nightline France.

Etudiant·e·s étranger·ère·s et ultramarin·e·s : des difficultés supplémentaires

Le confinement est aussi un coup dur pour les étudiant·e·s d’outre-mer venu·e·s suivre leur cursus en métropole, et qui sont donc confiné·e·s loin de leurs familles, comme en témoignent plusieurs jeunes pour La 1ère. La chaîne d’information ultramarine indique également que certain·e·s, en grande détresse psychologique, sont contraint·e·s de plier bagage pour retourner auprès de leurs proches.

Pour Néon, ce sont trois étudiant·e·s étranger·ère·s inscrit·e·s dans des établissements français qui témoignent de leurs difficultés. Leur intégration, déjà compliquée en temps normal, est devenue un véritable casse-tête avec la pandémie de Covid-19.

Étudiant·e·s en santé, la double peine

En cette période de crise sanitaire, les étudiant·e·s en santé sont en première ligne, alors que le plan blanc a été remis en place par le gouvernement avec le reconfinement. Ouest France nous expliquait alors que, s’ils et elles étaient d’accord pour se mobiliser de nouveau, la demande d’un meilleur encadrement et d’une rémunération adaptée se faisait de plus en plus forte. Dans le même temps, sur France 3 Régions, les étudiant·e·s en soins infirmiers s’inquiètent, alors que le distanciel n’a pas été imposé dans leurs lieux de formation, et que tous les stages doivent obligatoirement avoir lieu dans les services de réanimation.

En parallèle, les futur·e·s professionnel·le·s de la santé ont dénoncé les violences subies pendant leurs études, et particulièrement au cours de leurs stages et périodes d’apprentissage. Ainsi, Marie Claire est revenue sur la thèse soutenue par Sara Eudeline et Amélie Jouault, portant sur les violences subies par les internes en médecine et qui concerneraient 93,6 % des étudiant·e·s. De la même façon, plusieurs étudiant·e·s en soins infirmiers ont témoigné auprès de France Info avoir subi du harcèlement moral et d’autres formes de brimades sur leurs lieux de stage, alors que leurs établissements de formation faisaient la sourde oreille.

La précarité étudiante et ses effets

En dehors de la crise sanitaire, la précarité étudiante est restée ce mois-ci un sujet important. En effet, un an après sa tentative de suicide par immolation devant le CROUS de Lyon, l’étudiant stéphanois Anas Kournif, devenu depuis un symbole de la lutte contre la précarité, s’est exprimé pour la première fois dans un message publié sur les réseaux sociaux, puis au micro de France Bleu. L’occasion également pour Lyon Capitale de revenir sur l’état des lieux de la précarité étudiante aujourd’hui, et sur ses effets psychologiques. Par ailleurs, la crise sanitaire a accentué cette précarité. Dans des villes comme Angers, où les étudiant·e·s font face à d’importantes difficultés à l’accès au logement, une plateforme a ainsi été mise en place afin de leur permettre de parler, gratuitement, par téléphone ou en visioconférence, avec une psychologue spécialiste des jeunes. Le projet est décrit dans Ouest France.

Rédacteur·rice : Allisson Haas
Publié le 02/12/2020 à 14h04
Dernière mise à jour à 14h19