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La revue de presse de décembre

Parce que tout le monde n’a pas toujours le temps de se tenir informé·e sur tout ce qu’il se passe dans le champ de la santé mentale étudiante, Nightline vous propose chaque mois un récapitulatif des dernières actualités sur le sujet.

Le grand blues des cours à distance

Les mois se suivent et se ressemblent pour les étudiant·e·s contraint·e·s de suivre leurs cours à distance. Beaucoup ont témoigné de leurs difficultés, que ce soit auprès de l’Est Républicain, de France Bleu, de France 3 Régions ou encore de Ouest France.

De fait, les étudiant·e·s s’inquiètent. Ainsi, selon une étude du Figaro Etudiant, si la majorité s’estime satisfaite de la gestion de la crise sanitaire par les établissements d’enseignement supérieur, beaucoup craignent pour leur réussite scolaire et la recherche de leur premier emploi. Près de sept étudiant·e·s sur dix sont également inquiet·ète·s pour leur santé mentale. Et ce mal-être, certain·e·s ont besoin de l’exprimer, à l’image de Victoire, étudiante à l’IUT d’Aix-en-Provence, qui a écrit une lettre au président Emmanuel Macron pour vider son sac. Midi Libre nous parle de cette initiative et des difficultés des étudiant·e·s.

De nombreux médias se sont intéressés à ces inquiétudes, à l’image de RFI, qui nous parle du mal-être qui se généralise chez les étudiant·e·s confiné·e·s. L’isolement et la difficulté à se concentrer sur les cours leur pèsent de plus en plus, et le manque de psychologues universitaires les empêche de se confier. De plus, comme le rappellent Les Echos Start, certain·e·s étudiant·e·s n’ont jamais rencontré leurs camarades en raison des cours qui se tiennent à distance depuis le début de l’année scolaire dans plusieurs établissements.

Ces difficultés cumulées induisent de grands risques de décrochage, particulièrement chez les néo-bachelier·ère·s, comme l’explique Telos. En juillet, 38 % des étudiant·e·s ont estimé que le confinement du printemps avait provoqué chez eux un décrochage assez ou très important (enquête de la FAGE, le dossier de presse est à retrouver ici).

Par ailleurs, la crise du Covid-19 continue de précariser les étudiant·e·s. Street Press nous parle ainsi de Cop’1, une association qui leur vient en aide en distribuant des paniers alimentaires et des produits de première nécessité, et qui offre également une oreille attentive et une orientation vers des services d’aide psychologique.

Les services d’aide psychologique aux étudiant·e·s saturés

Mais ces services d’aide psychologique peinent encore à recevoir tou·te·s les étudiant·e·s qui en ont besoin. Nightline France en parlait dans son rapport sur le manque de psychologues universitaires, et ce sont maintenant les BAPU qui plaident à leur tour dans Le Monde pour une revalorisation des financements à leur égard, afin de pouvoir mieux accompagner les étudiant·e·s qui en ont plus que jamais besoin.

Or, si comme le révèle L'Étudiant, le gouvernement a annoncé vouloir recruter plus de psychologues et d’assistant·e·s sociaux·ales, afin de mieux accompagner les étudiant·e·s face à ces difficultés, cela ne suffit pas, à l’heure où de plus en plus d’étudiant·e·s consultent les services de santé universitaire pour des problèmes psychologiques, comme l’explique RTL. Les services sont encore et toujours saturés, les professionnel·le·s de santé mentale débordé·e·s.

L’image du mois de décembre 2020

Une prise de conscience à tous les échelons

La principale demande de nombres d’étudiant·e·s, aujourd’hui, est de pouvoir retourner en cours. Ainsi, selon Libération, des étudiant·e·s ont envoyé à leurs professeur·e·s un appel au secours, pointant du doigt les effets du confinement sur leur santé mentale, et demandant des ajustements. Une lettre qui vient renforcer les propos des président·e·s d’universités ayant demandé la réouverture des établissements avant la date annoncée par le gouvernement. A ce sujet, France TV Info propose un entretien avec Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg, qui a co-signé une tribune pour la réouverture des universités dès janvier. Pour lui, la détresse psychologique que connaissent nombre d’étudiant·e·s pourrait être plus mortelle que le virus.

Et les appels des étudiant·e·s sont entendus. Ainsi, un rapport parlementaire porté par Marie-Georges Buffet alerte sur ce mal-être étudiant, et montre qu’un·e jeune sur six aurait décroché de ses études en raison de la crise du Covid-19. Selon France TV Info, le rapport contient 75 propositions pour aider les étudiant·e·s. LCP présente plus en détail les observations et les recommandations contenues dans ce document. En lien avec cette publication, Les Echos reviennent eux aussi sur les principaux chiffres alarmants, en particulier le manque de psychologues et médecins universitaires et la détresse psychologique étudiante.

Conséquence de cette hausse de la détresse étudiante et des appels répétés de nombreux·ses acteur·rice·s, le gouvernement a finalement annoncé une réouverture des établissements d’enseignement supérieur dès janvier, pour des petits groupes dans un premier temps. Le Parisien explique l’importance de cette réouverture pour endiguer la vague psychiatrique chez les étudiant·e·s.

Les revendications des étudiant·e·s en santé

Du côté des étudiant·e·s en santé, la détresse continue de croître toutes filières confondues, en raison du Covid mais aussi de la réforme qui concerne les étudiant·e·s en première année de médecine. L’Etudiant nous parle de leurs appels à l’aide, et plusieurs témoignent auprès de France 3 Régions. Phosphore dresse lui un état des lieux des conditions de vie et du moral de ces étudiant·e·s pendant la pandémie, via des témoignages et des statistiques.

Une étude a montré que près d’un tiers de ces futur·e·s professionnel·le·s de santé présentent des signes de dépression. France Bleu rappelle que ces étudiant·e·s peuvent parfois enchaîner jusqu’à 80 heures de travail par semaine, payées 90 centimes de l’heure. Avec cette étude, des étudiant·e·s ont publié une lettre ouverte afin de demander une revalorisation de leur formation. L’occasion pour le Bondy Blog Lyon de parler des difficultés vécues par ces futur·e·s soignant·e·s, au point que certain·e·s renoncent à leur vocation.

Et ces revendications ont été portées jusque dans la rue, par exemple à Marseille, où une manifestation a eu lieu le 1er décembre. Marie Farisse, l’une des étudiant·e·s à l’origine de cette mobilisation, a expliqué à Sud Radio les raisons de cette démarche. Une autre manifestation, relayée par Actu.fr, s’est également tenue à Mayenne le 16 décembre pour protester contre le traitement des étudiant·e·s en écoles de soins infirmiers.

Enfin, la ministre de l’enseignement supérieur a été interpellée à l’Assemblée Nationale par un député lui demandant de prendre en compte la détresse psychologique des étudiant·e·s en santé. La vidéo est visible sur le compte Twitter de l’Assemblée Nationale.

Rédacteur·rice : Allisson Haas
Publié le 07/01/2021 à 16h40
Dernière mise à jour à 16h49