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Parler de santé mentale avec légèreté et autodérision : Retour sur le One-Woman show de Fanny Ruwet

Jeudi dernier, on vous avait donné rendez-vous à 19h30 à La Scala à Paris pour assister tou·te·s ensemble au one-woman show de l’humoriste Fanny Ruwet, offert gracieusement par l’artiste aux étudiant·e·s pour égayer leur rentrée, histoire de commencer l’année par une bonne dose de fous-rires. Revenons ensemble sur cette soirée de folie, qui nous a notamment permis d’aborder sous une forme inédite notre thème du mois : la solitude.

Rire de ses traumas… Pour mieux en parler ?

Jeudi soir, on vous attendait de pied ferme à La Scala pour vous offrir un beau cadeau de rentrée : le spectacle de l’humoriste Fanny Ruwet, joué gratuitement et exclusivement pour les étudiant·e·s. Vous êtes près de 200 à avoir répondu à l’appel (pour une fois que ce n’était pas nous - vous l’avez ? Répondre à l’appel, Nightline… Bon OK je laisse les blagues à Fanny). Vous étiez ainsi nombreux·ses à nous rejoindre et ça nous a fait chaud au cœur de voir cette salle comble rire aux éclats.

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Fanny Ruwet a joué son spectacle “Bon anniversaire, Jean” suivi de sketchs inédits créé spécialement pour cette soirée
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Fanny Ruwet a joué son spectacle “Bon anniversaire, Jean” suivi de sketchs inédits créé spécialement pour cette soirée

Ce spectacle s’inscrivait dans notre mois thématique dédié à la solitude (tout un programme). En effet, septembre, et la rentrée scolaire qui l’accompagne, est chaque année porteur de renouveau. Mais, la nouveauté, ça peut faire peur. Surtout quand on se retrouve seul·e, au cœur d’une ville inconnue, dans un appartement trop petit, et, par-dessus tout, sans aucun·e pote à qui parler. Le pire dans tout cela, comme l’explique Fanny sur le ton de l’humour, c’est que personne ne nous avait prévenu·e·s que la vie étudiante était À CE POINT une galère. Ça paraissait pourtant si simple dans les séries américaines : tu finis le lycée, tu décroches une bourse d’étude parce que tu es le·la quarterback bg de l’école, tu t’installes sur un campus hyper stylé et tu te fais plein de potes sans même avoir à essayer - j’aurais tellement aimé vivre dans une de ces séries. Or, dans la réalité, le début des études est souvent très dépaysant et un peu compliqué : c’est normal, parce que « Quand tu grandis t’as pas de manuel pour t’expliquer comment faire dans la vie ». Mais c’est pas grave, parce qu’il existe tout plein de petits tips pour t’aider à gérer ta rentrée et la solitude qui vient souvent de pair avec. 

Faire face à la solitude

Pour clore le spectacle de Fanny Ruwet, Nightline France a proposé au public un retour d’experte sur les anecdotes de l’artiste. Eléonore Jarrige, docteure en psychologie et membre de l’équipe permanente de l’association, a ainsi pris la parole pour déconstruire avec nous les a priori liés à la solitude et, surtout, nous a donné plusieurs conseils de pro pour se sortir des états d’esprit parfois très désagréables qu’elle entraîne.

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Eléonore Jarrige, docteur en psychologie chargée du projet de prévention pour les CPGE chez Nightline
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Eléonore Jarrige, docteur en psychologie chargée du projet de prévention pour les CPGE chez Nightline

Se sentir seul·e, c’est normal (jusqu’à un certain point)

Dans la vie, tout le monde se sent seul·e à un moment ou à un autre - et c’est bien normal, d’autant plus lorsque, effectivement, on se retrouve isolé·e. Être seul·e n’implique pas nécessairement de se sentir seul·e : il y a plein de moments dans la vie où on a envie de parler à personne et où, en définitive, on kiffe être seul·e. À l’inverse, il arrive souvent, notamment quand on est éloigné·e de ses proches pendant ses études, de souffrir de l’absence de compagnie.

Mais alors Jammy, comment on fait pour ne plus se sentir aussi seul·e ?

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GIF animé de Jamy Gourmand dans un épisode de l'émission "C'est pas sorcier"

#1 Identifier l’ennemie 

La solitude qu’on ressent ne dépend pas du nombre de personnes dans la pièce mais de notre expérience du moment : qui ne s’est jamais senti·e désespérément seul·e au milieu d’une soirée bondée, ou en pleine conversation avec un groupe de personnes auquel il·elle ne se sentait pas appartenir ? La solitude est avant tout quelque chose qui se passe dans notre tête, c’est pourquoi la première étape pour la vaincre est de l’identifier. 

#2 Accepter ses pensées et émotions

Une fois le sentiment de solitude repéré, il est important de l’accepter avant de vouloir y faire face. Sans cette démarche d’acceptation, on risque de simplement nier notre ressenti et de faire comme si le problème n’existait pas (ce qui n’est clairement pas une bonne méthode : prenons comme exemple la vaisselle qui s’accumule dans mon évier : ce n’est pas parce que je fais semblant de ne pas la voir qu’elle disparaît toute seule).

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Temps d’échange animé avec Fanny Ruwet, Florian Tirana (président de Nightline France) et Eléonore Jarrige après le spectacle
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Temps d’échange animé avec Fanny Ruwet, Florian Tirana (président de Nightline France) et Eléonore Jarrige après le spectacle

#3 Exprimer ce qu’on ressent

Après avoir identifié et accepté tes pensées, il est nécessaire de les exprimer pour aller mieux : la parole est libératrice et, bien souvent, le seul fait de parler d’un problème qui nous pèse permet de se sentir soulagé·e. Si tu as peur de te lancer, tu peux commencer par le faire à l’écrit, ou par t’entrainer à dire tout haut ce que tu ressens devant ton chat ou ton miroir. Si tu n’as personne à qui te confier, n’oublie pas que Nightline est là pour te soutenir dans ce genre de moments compliqués : tu peux joindre l’une de nos lignes d’écoute tous les soirs par appel téléphonique ou par tchat sur notre site Internet. Enfin, bien que le sentiment de solitude soit commun à tou·te·s, il arrive, lorsqu’il est très intense, qu’il soit symptomatique d’une pathologie telle que la dépression. Dans ce cas là, il est nécessaire de s’adresser à un·e professionnel·le de la santé mentale, tel·le qu’un·e psychologue, pour entamer une thérapie et trouver un chemin adapté vers la guérison. Là encore, on a pensé à tout : notre annuaire en ligne t’aidera à trouver des professionnel·les de la santé mentale disponibles pour t’écouter gratuitement sur la région parisienne. Si tu vis en province, notre site soutien-etudiant.info recense quant à lui des services similaires sur l’ensemble du territoire national. 

#4 AGIR

Souvent quand on se sent seul·e, notre mal-être a tendance à nous isoler : C’est le cercle vicieux de la solitude. La dernière étape pour aller mieux selon notre super psychologue est de briser ce cycle en entreprenant, petit à petit, de (re)prendre contact avec les personnes qui nous entourent. Envoyer un message à un·e proche, parler de la pluie et du beau temps à un·e inconnu·e, proposer à un·e camarade de promo d’aller voir un film au ciné. Bref : il faut se lancer ! On sait que c’est loin d’être facile mais voilà le secret : on se sent tou·te·s un peu seul·e parfois, et il y a gros à parier que la personne à qui tu t’adresseras sera ravie à l’idée de partager un moment avec toi. Alors ose, et si la réaction attendue n’est pas au rendez-vous, ne te remets pas automatiquement en question : une fois la première impulsion donnée, continuer d’agir progressivement pour sortir de cet état qui te rend mal est la meilleure résolution à adopter.

 

Si tu n’as pas pu assister au spectacle de Fanny, pas de panique, on a aussi enregistré un interview en mode contre-soirée avec elle 

Ressources

Retrouve tous nos tips et ressources sur comment gérer la solitude et oser parler de santé mentale autour de soi sur notre compte Instagram @nightlinetalks

Rédacteur·rice : Rania Aït Hamoudi
Publié le 13/09/2021 à 11h57
Dernière mise à jour le 14/09/2021 à 10h22